Jeudi 18 avril 2024- Musée du Peigne et Musée du Jouet

Texte et photos d'André D.

Au VIIème siècle, le bourg d’Oyonnax a reçu le privilège, par l’évêque d’Autun, de pouvoir fabriquer des peignes en buis. En 2024, cette grande ville du sud Jura, dans le département de l’Ain, compte 23 000 habitants qui, pour beaucoup d’entre eux, travaillent dans ses 700 entreprises. Oyonnax, connue dans toute l’Europe est aussi appelée la « capitale des matières plastiques » au sein de la « Plastics Vallée ».

Au début du XIXème siècle, les matières transformées en objets, était d’origine naturelle et souvent animale, telle la corne bovine, l’écaille des tortues marines ou l’ivoire des défenses d’éléphants. Suite à la découverte des premières matières synthétiques, les entreprises d’Oyonnax se sont mises à compresser, injecter, extruder, thermoformer tous les polymères modernes disponibles. Des quantités impressionnantes d’objets ont vu le jour, en nylon, en plexiglas, en polystyrène, en polycarbonate, ou en polypropylène.

Les usines d’Oyonnax se sont spécialisées dans trois domaines principaux : le ménager, l’automobile et le médical. C’est au « musée du peigne et de la plasturgie » que notre guide, très expérimenté, nous initia à la plasturgie, cet art et cette technique qui consiste à fondre et à presser des petits granulés en matières plastiques, issues presque tous du pétrole, pour mettre à votre disposition tous ces accessoires qui font votre bonheur quand vous les utilisez et notre malheur quand vous vous en séparez.

Pour nous rassurer, notre guide alluma une lueur d’espoir, car, grâce à l’écoconception, la fin de vie des produits est maintenant prise en compte dès leur naissance pour réduire les risques de pollutions.

Faisant suite à cette belle parole, notre guide nous aida à remonter le temps jusqu’en 1905, en nous transportant, avec l’aide de Michel, notre sympathique chauffeur de car, jusqu’à l’immeuble de la « Grande vapeur » situé au nord de la capitale du plastique.

C’est ici, que des professionnels de la fabrication d’objets à base de cellulose ont exercé pendant 60 ans, leur activité dans soixante-dix ateliers étroits et bien équipés, jusqu’à y trouver le confort, l’électricité et même la protection contre les risques d’incendies. Là aussi une lueur d’espoir s’alluma quand on apprit que cet endroit encore très vétuste aujourd’hui, sera rénové pour y accueillir le nouveau musée de la plasturgie du département.

Une assiette de quenelles, à la sauce Nantua, nous attendait au restaurant du « Regardoir » situé juste au-dessus du grand lac de Vouglans ; alors la vingtaine de participants des « AVF » d’Annecy ne se fit pas prier pour aller déguster et savourer cette recette.

Après le plastique et les objets « utiles », on prolongea notre parcours jusqu’à Moirans-en-Montagne, pour y découvrir le musée du jouet. Ici, la grande histoire des jouets de l’antiquité jusqu’à nos jours y est racontée. Le jouet et les jeux sont présentés sous toutes leurs formes, en carton, en tôle, en bois ou en plastique, en passant par les toupies, les yoyos, les osselets, les poupées, les baigneurs ou les nouveaux robots.

De grandes entreprises exposent en ce lieu et font la fierté du « Made in Jura » comme « Jeujura , Escoiffier ou Vilac ». « Smoby », le premier fabricant français de jouets fête, cette année, ses 100 ans et ses trois usines sont elles aussi implantées dans le Jura où elles font travailler jusqu’à quatre cents personnes. Une exposition spécifique était dédiée à « Smoby ».

Un temps froid et maussade au départ, mais deux visites très intéressantes par la suite sont venues combler nos attentes. Qui n’est pas venu, ne pourra que regretter sa non-participation à cette passionnante journée, très bien organisée, une fois de plus, par le binôme Lucien Veillet et Evelyne Pieau, que nous félicitons et que nous remercions.